Publié par le magazine 2023

Projet BIOMALEG : premiers résultats prometteurs pour les films de paillage biodégradables

Environnement La science

AUTEURS : Marion YVIN Ingénieur de recherche, Université de Bretagne-Sud, Institut de Recherche Du-puy de Lôme (IRDL), UMR CNRS 6027 & Mikaël KEDZIERSKI, Maître de conférences & Stéphane BRUZAUD, Professeur des universités

Depuis deux ans, l'Université de Bretagne-Sud, l'IRDL et l'INRAE mènent des études sur la biodégradation des matériaux de paillage biosourcés. C'est le projet BIOMALEG, dont les responsables présentent à Plasticulture les premiers résultats significatifs, comme l'absence de contamination des sols par les résidus des films conventionnels. Ces résultats renforcent l'objectif "Zéro plastique dans les champs".

Les films de paillage, largement utilisés en maraîchage depuis les années 1960, sont destinés à recouvrir le sol d'une culture afin d'en assurer le rendement, d'économiser l'eau et de lutter contre les mauvaises herbes.

Plus récemment, des films de paillage biodégradables ont été développés pour remplacer les films en polyéthylène (PE). A la fin du cycle de culture, les films biodégradables sont directement enfouis avec les résidus végétaux dans le champ, éventuellement après broyage. La norme NF EN 17033 2018, qui encadre fortement l'utilisation de ces films, précise qu'après deux ans dans le sol, au moins 90% du matériau doit être biodégradable, sans impact négatif sur la vie du sol. Après plusieurs cycles consécutifs de paillage/enfouissement, une certaine accumulation peut se produire.

Des questions sont posées par les producteurs/utilisateurs attentifs au maintien de la qualité de leurs sols : Que deviennent les films de paillage biodégradables dans le sol ? Quelle est la durée du processus de (bio)dégradation en conditions réelles ?

Le projet BIOMALEG vise à répondre à ces questions en évaluant le niveau de biodégradation des films de paillage au cours du temps, ainsi que les impacts associés. Ce projet, financé par l'ADEME (APR GRAINE) pour trois ans, a démarré en 2021. Il implique l'IRDL, porteur du projet, la Station expérimentale Bretagne-Sud (SEBS) à Auray, et la plateforme Genosol de l'INRAE.

Ces études de terrain, menées dans des conditions d'utilisation agricole traditionnelles, viendront compléter les données de la norme NF EN 17033. Ainsi, à l'issue du projet, la filière disposera d'une vision globale de la fin de vie de ces paillis plastiques. Des recommandations et des améliorations d'usage seront fournies et utilisées pour développer l'utilisation des films biodégradables dans le cadre d'une agriculture durable.

Site d'étude et dispositifs expérimentaux

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