Solutions alternatives de paillage en maraîchage : campagne d'essais

AUTEUR : Margaux KERDRAO, Ingénieur expérimentation maraîchage, référent secteur melon, CTIFL

Si tout le monde s'accorde sur la nécessité d'améliorer l'impact environnemental des paillis, il est essentiel de bien comprendre et maîtriser les solutions alternatives qui peuvent être mises en œuvre. C'est l'objectif du projet SOPAM (Solutions alternatives de paillage en maraîchage) concernant les paillis biodégradables.

Les paillis plastiques sont largement utilisés car ils offrent de nombreux avantages tels que le contrôle des mauvaises herbes, de l'évaporation, de l'érosion et de la température du sol. Bien que ces films soient recyclables, les possibilités de recyclage en France sont très limitées, en particulier pour les films fortement contaminés. Dans ce contexte, les paillis biodégradables représentent aujourd'hui une alternative viable. Ces produits, constitués de polymères et de fibres¹Les déchets de jardin sont des matériaux qui sont enfouis à la fin de la saison de culture et qui se dégradent sous l'action des micro-organismes du sol. Ils contribuent à une véritable réduction des déchets à la source.

Le projet SOPAM

Le projet SOPAM (2021-2023), piloté par le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes) et cogéré par le CPA, est doté d'un budget de 527 k€ sur trois ans. Il est financé à hauteur de 80% par le CASDAR (Fonds Spécial de Développement Agricole et Rural) et implique huit sites expérimentaux, des producteurs de melons, des fabricants de granulés biodégradables et des transformateurs de films biodégradables. Chaque station teste plusieurs options de paillage polymère biodégradable certifiées FR EN 17033 sur des cultures telles que le melon, la courge, la courgette, la laitue et les tomates industrielles. Les aspects de dégradabilité de ces paillis certifiés sont évalués dans des conditions contrôlées avec des paramètres fixes et connus (y compris le pH et la température). SOPAM permet de rassembler les références agronomiques manquantes en conditions de culture tout en intégrant les dimensions environnementales, sociales et économiques. En parallèle, le CTIFL teste des paillis à base de fibres, tels que le papier et le chanvre.