Vers une rationalisation des additifs dans les plastiques

AUTEUR : Arnaud Parenty, Consultant, Lavoisier Circular Transition

Les plastiques sont désormais omniprésents dans nos vies et ont joué un rôle essentiel dans l'amélioration de notre santé et de notre qualité de vie. Il en va de même pour l'agriculture, où les plastiques facilitent et améliorent la production tout en minimisant l'irrigation et l'utilisation d'intrants. Mais que sont exactement les plastiques ? Quels rôles jouent-ils ? Et qu'en est-il des questions de fin de vie ? Plasticulture Magazine a demandé à Arnaud Parenty, médecin et ingénieur chimiste spécialisé dans l'économie circulaire des plastiques, de s'expliquer.

Utilisés dans de nombreux domaines, les plastiques ont facilement trouvé leur place grâce à leurs nombreux avantages et fonctionnalités : légèreté, adaptabilité, durabilité (au sens temporel du terme), facilité d'utilisation et coût. La grande polyvalence des plastiques est liée à la fois à la structure chimique du polymère (monomères, comonomères, taille des chaînes polymères, dispersité (c'est-à-dire variabilité de la longueur des chaînes), etc.) et à ses propriétés physiques et mécaniques (transparence, résistance, etc.), qui déterminent ses domaines d'application. Cependant, les plastiques ne sont pas constitués uniquement de polymères, mais comprennent également des additifs aux rôles variés. Malheureusement, ces additifs peuvent migrer au cours de la vie des plastiques et avoir un impact sur la santé humaine et les écosystèmes. Par exemple, une étude publiée en novembre 2023 par l'ONG EARTH ACTION estime que chaque année, environ 5,6 millions de tonnes d'additifs chimiques sont disséminés sur terre et 1 million de tonnes dans l'océan, comme le montre le schéma ci-dessous.¹

Une autre étude récente publiée dans le Journal of the Endocrine Society a estimé l'impact sur la santé et le coût économique d'une série d'additifs aujourd'hui interdits ou fortement réglementés, tels que les retardateurs de flamme bromés, les substances perfluorées, les phtalates et autres bisphénols². Les auteurs ont estimé le coût économique de ces additifs à 249 milliards de dollars.