Les plastiques et la révolution agricole : un plastique pour chaque culture...

AUTEUR : Gérard ROCHE, Président de l'Association Provençale de Recherche et d'Expérimentation Légumière (APREL), Directeur de Légumes de France
Au terme d'une longue carrière, Gérard Roche a pu constater les opportunités que le plastique a créées pour le secteur agricole. Selon lui, il a permis de sauver la compétitivité des agriculteurs en termes d'agronomie, de temps de travail, de production, de rendement et de qualité. C'est pourquoi il accorde une grande importance à l'innovation et, plus fondamentalement encore, à l'expérimentation rigoureuse et régulière des solutions mises sur le marché.
Plasticulture Magazine : Dans le débat public autour du plastique, comment expliquez-vous son rôle dans l'agriculture et que répondez-vous à ceux qui s'inquiètent des risques de pollution ?
Gérard Roche : Avant d'aborder les préoccupations que peut susciter l'utilisation des plastiques agricoles, je voudrais tout d'abord souligner la révolution que leur introduction a apportée au monde agricole. Des premiers paillis de la fin des années 1960 à la large gamme de produits disponibles aujourd'hui, les agriculteurs ont vécu une véritable transformation. Celle-ci a touché tous les aspects de notre activité : choix des cultures, calendrier, techniques culturales, protection des plantes, consommation d'eau et d'intrants, rendements... A tel point qu'aujourd'hui, on n'imagine pas l'agriculture sans les plastiques. Ils ont sauvé notre compétitivité en augmentant notre rentabilité.
Cependant, le problème des plastiques agricoles usagés (PAU) est rapidement devenu évident pour les agriculteurs, ce qui a conduit à la mise en place de systèmes de collecte - parfois par les municipalités, parfois par des entreprises privées - avec le recyclage déjà à l'esprit. À l'époque, nous ne savions pas exactement où ces efforts allaient mener, mais nous savions que le recyclage était l'objectif à atteindre. Bien sûr, des erreurs ont été commises, comme l'enfouissement de certains PAU. Mais dans le Vaucluse et les régions voisines, 95% d'entre eux ont été rassemblés dans des points de collecte comme RecupAgri. Le monde agricole s'est organisé rapidement. Je me souviens de la vente de balles d'UAP qui couvrait les frais de transport et de valorisation et encourageait les agriculteurs à participer.
En France, si l'agriculture n'est pas fortement critiquée pour son utilisation des plastiques, c'est parce que la profession a géré les PAU de manière relativement responsable. Cela dit, il y a encore du travail à faire, bien sûr.
Magazine Plasticulture : Comment Légumes de France envisage-t-il l'avenir des plastiques dans l'agriculture ? Quels sont les défis et les enjeux auxquels ils sont ou seront confrontés ?
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