Production de plastiques plus sûrs grâce à l'évaluation des risques environnementaux

AUTEUR : Ricardo Beiras, professeur d'écologie, Université de Vigo (Galice, Espagne)

Malgré leur multitude d'applications utiles, les matières plastiques sont très critiquées. Mais quels sont les risques liés à leur fin de vie ? Pour le Dr Beiras, les plastiques sont probablement les matériaux synthétiques les plus inoffensifs que l'humanité ait jamais produits. Le risque ne viendrait pas des résines plastiques mais plutôt de la lixiviation potentielle des additifs chimiques. Il partage avec les lecteurs de Plasticulture Magazine les protocoles d'écotoxicité prometteurs développés dans le cadre du projet LABPLAST, qui aideront l'industrie à fabriquer des articles en plastique chimiquement plus sûrs.

Mieux gérer les plastiques usagés pour éviter la pollution

Au milieu du XXe siècle, les progrès de la chimie organique ont permis de produire un matériau synthétique bon marché et durable. Ce matériau est le plastique : léger, imperméable, bon marché et adaptable à n'importe quelle taille ou forme. Les plastiques ont remplacé les matériaux naturels dans la plupart des produits, des maillots d'hiver aux cordes des guitares espagnoles. Alors, qu'est-ce qui peut aller de travers ?

Comme l'ont souligné les écologistes, ils apparaissent là où ils ne devraient pas : flottant sur la mer, dérivant à des milliers de kilomètres de leur point de départ ou gâchant une belle plage de sable après une tempête. La lumière du soleil et le lessivage des plastifiants rendent le plastique cassant et, si elle est soumise à une contrainte mécanique, une bouteille se décompose rapidement en morceaux de plus en plus petits. En 2004, Richard C. Thompson et ses collègues les ont trouvés dans des échantillons de plancton et de sédiments marins, inaugurant ainsi une étrange association entre le plastique et la mer, qui persiste aujourd'hui, malgré l'origine terrestre de tous les matériaux plastiques. Si les déchets plastiques deviennent abondants dans l'environnement, la faune les ingérera ou s'y enchevêtrera comme dans un piège mortel. À mon avis, et je suis conscient de l'impopularité de cette affirmation aujourd'hui, il s'agit d'un problème mineur qui pourrait être efficacement maîtrisé en réduisant la consommation, en promouvant les produits durables et en traitant correctement les déchets solides, ce qui inclut bien sûr de ne pas exporter d'ordures vers les pays en voie de développement. Personne ne s'attend à trouver des cordes de guitare sur une plage. Ce n'est donc pas le matériau, mais sa mauvaise gestion qui est à l'origine de la pollution plastique.