Des agriculteurs engagés dans la circularité : les agriculteurs bretons sont particulièrement sensibles aux questions environnementales

AUTEUR : ANDRÉ SERGENT, Président de la Chambre régionale d'agriculture de Bretagne

La Bretagne est à la pointe d'un secteur agricole varié et dynamique qui prend en compte toutes les questions environnementales, y compris la gestion de ses plastiques usagés, jusqu'à la fin de vie du produit. Nous avons demandé à André Sergent, Président de la Chambre régionale d'agriculture de Bretagne, de donner son point de vue aux lecteurs de Plasticulture Magazine.

Magazine Plasticulture : L'agriculture bretonne est très diversifiée, tant au niveau des productions animales que végétales, avec une variété d'utilisations des plastiques agricoles. Quelles sont ses spécificités et comment s'inscrit-elle dans le panorama régional du Grand Ouest ?

André Sergent : La Bretagne est une terre d'élevage et, comme beaucoup d'autres productions, nos activités impliquent l'utilisation de matériaux plastiques tels que les bâches d'ensilage, les enrubannages, les ficelles, les sondes d'insémination, etc. Cependant, ces utilisations sont parfaitement maîtrisées et les matériaux utilisés sont ensuite collectés pour être recyclés.

La Bretagne est également une région où la production de légumes (de plein champ ou sous abri) est particulièrement importante. Les plastiques (polyéthylène) sont principalement utilisés pour le paillage des sols et pour la couverture des tunnels et des bâtiments collectifs.

Pour certaines cultures, le paillage en polyéthylène reste la norme, comme les échalotes. Cette culture est récoltée mécaniquement et, à ce jour, l'utilisation de films biodégradables n'offre pas de garanties suffisantes de conservation jusqu'à la récolte.

Parallèlement, l'utilisation de paillis biodégradables se développe sur certaines cultures. Ce matériau est adapté aux conditions de production de certains légumes, comme les courges, et a permis de surmonter les problèmes posés par l'utilisation du polyéthylène pour ces cultures (volume important de déchets végétaux lors de l'enlèvement, rendant le paillage utilisé difficilement recyclable).

Une autre particularité des cultures maraîchères et légumières est l'utilisation de films non tissés pour les cultures précoces (type P17/19), ainsi que de films tissés (voiles anti-insectes), principalement pour la protection contre les mouches (légumes racines) mais aussi plus récemment contre les grands ravageurs (corvidés, lapins, pigeons, etc.).

Plasticulture Magazine : L'article de fond de ce numéro porte sur la région du Grand-Ouest de la France, où tous les aspects de l'industrie du plastique sont impliqués dans la gestion intégrée des plastiques agricoles. Il s'agit d'un cas unique en France, qui a permis le développement d'une circularité locale, de l'agriculteur au recycleur. Quelle est votre perception en tant qu'agriculteur ?